Professionnels

Ségur pour tous : qui est concerné par cette mesure ?

Certains agents de la fonction publique hospitalière perçoivent une augmentation salariale depuis septembre 2020, tandis que d’autres, exerçant parfois dans les mêmes établissements, restent exclus du dispositif. Le décret du 19 septembre 2020, modifié à plusieurs reprises, fixe des listes de bénéficiaires qui varient selon le statut, le lieu d’exercice et la nature des missions. Des disparités persistent malgré les annonces d’élargissement, suscitant interrogations et revendications dans de nombreux secteurs médico-sociaux.

Ségur pour tous : comprendre l’élargissement de la mesure

Depuis l’automne 2020, la revalorisation salariale issue du Ségur a redessiné le paysage du secteur hospitalier. Mais la question de l’accès à cette mesure dans le vaste univers sanitaire et social n’a jamais quitté le devant de la scène. Au fil des mois, le dispositif s’est ouvert, touche désormais davantage de professionnels, franchissant progressivement les frontières entre public, associatif et privé.

À l’origine, seuls les agents statutaires et contractuels de la fonction publique hospitalière bénéficiaient de cette revalorisation. Puis, le champ s’est élargi : d’abord aux salariés des établissements associatifs, puis à certains professionnels employés par le secteur privé non lucratif. À chaque étape, des décrets précisent qui entre ou non dans le périmètre. On voit ainsi aides-soignants, infirmiers, éducateurs spécialisés, mais aussi personnels administratifs ou techniques rejoindre la liste, à condition qu’ils exercent au sein de structures relevant de l’action sanitaire, sociale ou médico-sociale. Plus récemment encore, des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) du secteur privé à but lucratif ont fait leur entrée dans le dispositif.

Sur le terrain, l’application concrète varie selon la structure, le statut, la convention collective ou encore la nature même des missions. Les salariés du privé à but lucratif, par exemple, n’ont pas tous obtenu le même traitement que leurs homologues du public ou du secteur associatif. Les associations gestionnaires dénoncent la complexité de la mise en œuvre, soulignant la diversité des dispositifs d’un territoire à l’autre et d’un établissement à l’autre.

Voici les principaux aspects à retenir sur l’application de la mesure :

  • Établissements concernés : hôpitaux, EHPAD, foyers d’hébergement, services à domicile, IME.
  • Salariés éligibles : personnel soignant, éducatif, administratif selon le statut et l’employeur.
  • Modalités d’application : variations selon le secteur (public, associatif, privé), la convention collective, la reconnaissance du métier.

La montée en puissance du Ségur pour tous traduit une volonté d’harmoniser les parcours et les rémunérations, mais les écarts de traitement restent vifs dans le secteur médico-social. Chacun suit l’évolution du dispositif, guettant les prochains élargissements, tandis que les débats persistent sur la nécessité d’aligner tous les salariés au même niveau.

Quels professionnels sont désormais concernés par le Ségur ?

Le Ségur marque une étape majeure pour de nombreux salariés du secteur social, médico-social et sanitaire. Désormais, la liste des bénéficiaires s’allonge, couvrant progressivement l’ensemble des métiers de l’accompagnement, du soin et du soutien aux publics vulnérables.

Les établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) constituent le cœur du dispositif. Les revalorisations touchent aujourd’hui les personnels des foyers d’hébergement, des services d’accompagnement à domicile, des instituts médico-éducatifs (IME), mais aussi les structures accueillant des personnes âgées ou en situation de handicap. Les agents du secteur associatif ont vu leur situation évoluer, tout comme, plus récemment, certains salariés du privé à but lucratif, même si les modalités restent hétérogènes selon les employeurs.

Pour mieux comprendre qui est concerné, voici les catégories professionnelles principalement touchées :

  • Infirmiers, aides-soignants, éducateurs spécialisés
  • Accompagnants éducatifs et sociaux (AES), auxiliaires de vie
  • Agents administratifs et techniques, selon leur rattachement à un établissement éligible

Dans certaines régions, le dispositif s’étend à des professionnels relevant du code de l’action sociale et des familles, en particulier dans les structures d’aide à domicile ou d’accueil spécialisé. Les modalités d’application diffèrent selon la convention collective, l’employeur et la politique locale. Les fédérations du secteur et les syndicats interpellent régulièrement l’État pour réclamer une harmonisation réelle entre tous les professionnels concernés.

La diversité des statuts et des employeurs rend la cartographie complexe. Les établissements, qu’ils soient publics, associatifs ou privés à but lucratif, adaptent leurs pratiques au rythme des textes réglementaires, tandis que les équipes RH doivent jongler avec des règles mouvantes et des attentes fortes sur le terrain.

Ce que change concrètement la revalorisation pour les bénéficiaires

La revalorisation Ségur dépasse la simple hausse de salaire. Pour des milliers de salariés du secteur sanitaire, social et médico-social, c’est un tournant. La mesure se traduit par une prime Ségur ou une augmentation nette, qui atteint 183 euros chaque mois. Ce montant s’inscrit désormais dans la durée et vient modifier les fiches de paie, mois après mois.

Que l’on travaille dans un établissement public, une association, une entreprise privée à but lucratif ou un service à domicile, l’impact est tangible : le pouvoir d’achat progresse, la reconnaissance professionnelle aussi. Les métiers de l’accompagnement et du soin, longtemps restés en marge des valorisations salariales, voient enfin une forme de considération financière s’installer. De nombreux professionnels témoignent d’un regain de motivation et d’un climat social apaisé au sein des équipes, après des années de tensions liées à la charge de travail et au manque de moyens.

Côté employeurs, les effets se font également sentir : les postes d’aides-soignants, d’éducateurs spécialisés, d’accompagnants éducatifs et sociaux deviennent plus attractifs, les recrutements sont moins laborieux, et les fuites vers d’autres secteurs ralentissent. Pour certains, cette revalorisation agit comme un levier, incitant à revoir l’ensemble des grilles salariales, parfois même au-delà du périmètre prévu par les textes.

Les agences régionales de santé (ARS) accompagnent la mise en place du dispositif, assurant le relais entre l’État et le terrain. Les discussions continuent avec les représentants du secteur pour garantir une application équitable, dans tous les établissements concernés et sur l’ensemble du territoire.

Cette revalorisation n’est pas un point final. Elle ouvre une nouvelle page pour les professionnels du soin et de l’accompagnement, tout en laissant planer une question : jusqu’où ira l’élargissement, et qui sera le prochain à rejoindre la liste des bénéficiaires ?