Maladie

Signes et symptômes indicateurs d’un trouble musculosquelettique (TMS)

Un engourdissement persistant au niveau des doigts, même en dehors de toute activité physique, peut signaler plus qu’une simple fatigue passagère. Les douleurs localisées, souvent minimisées ou attribuées à de mauvaises postures, évoluent parfois en gêne durable, impactant progressivement la mobilité.Certaines personnes développent des fourmillements ou une perte de force dans des zones précises du corps, sans antécédent de traumatisme direct. Ces manifestations, souvent ignorées, constituent pourtant des alertes précoces à ne pas négliger. Les symptômes varient d’une personne à l’autre, rendant le diagnostic et la prévention particulièrement complexes.

Comprendre les troubles musculosquelettiques : de quoi parle-t-on vraiment ?

Les troubles musculosquelettiques, regroupés sous l’acronyme TMS, dominent largement le paysage des maladies professionnelles en France. Muscles, tendons, nerfs : aucune structure n’est vraiment épargnée. Le chantier, le bureau, l’atelier ou même l’hôpital… les TMS traversent tous les univers professionnels sans distinction de secteur. D’après les chiffres de l’Assurance maladie, près de 9 maladies professionnelles sur 10 relèvent de ce grand ensemble. Difficile d’ignorer l’ampleur du phénomène.

Mais l’impact ne s’arrête pas au malaise de chacun. Arrêts de travail, dégradation de la qualité de vie, baisse de productivité pour les entreprises : les TMS génèrent un coût élevé, à la fois humain et économique. Rien qu’en 2022, plus de 44 000 cas ont été indemnisés au titre de maladie professionnelle. L’épaule, le poignet, souvent pour un syndrome du canal carpien,, le dos figurent parmi les principales victimes.

L’apparition de TMS dans une structure révèle des failles dans l’organisation : gestes répétés sans aménagement, postures figées, défaut d’ergonomie… Les environnements physiquement exigeants, comme la logistique ou l’agroalimentaire, sont particulièrement exposés, mais la montée en flèche du travail sur écran montre que le tertiaire n’est pas épargné. Les heures immobiles devant l’ordinateur ont aussi leur lot de conséquences.

Quand un trouble musculosquelettique est lié à l’activité professionnelle, il ne s’agit pas seulement de soigner un symptôme, tout un dispositif de prévention doit se mettre en marche : repérage précoce, adaptation du poste de travail, accompagnement médico-professionnel. L’identification précise des facteurs de risque ouvre la voie à une action efficace, pour les salariés aussi bien que les employeurs.

Quels signes doivent alerter sur un trouble musculosquelettique au travail ?

Repérer un trouble musculosquelettique en milieu professionnel implique de ne pas banaliser certains signaux. La douleur arrive en première ligne, progressivement installée au niveau des muscles, tendons ou nerfs : poignets, épaules, nuque, dos, jambes… rien n’est exclu. Gêne légère ou véritable entrave dans les mouvements du quotidien, l’intensité évolue, parfois jusqu’à bloquer la mobilité.

Ces manifestations méritent une attention particulière :

  • Fourmillements ou engourdissements à la main, souvent associés à un syndrome du canal carpien
  • Diminution de la force musculaire pendant les tâches habituelles au poste de travail
  • Rigidité articulaire à la sortie du lit, qui ralentit le démarrage de la journée
  • Gonflement ou rougeur localisée au niveau d’une articulation sursollicitée

Répéter sans fin le même geste, rester figé longtemps dans une position inconfortable, porter des charges jour après jour, ce sont là des contextes à prendre au sérieux. Assez souvent, les symptômes TMS n’évoluent pas de façon régulière. Les périodes de soulagement alternent avec des poussées douloureuses, en particulier lors de sollicitations intenses. Une douleur qui perturbe le sommeil ne devrait jamais être ignorée.

Être attentif à ces signes et symptômes indicateurs d’un trouble musculosquelettique dès leur apparition, c’est se donner une chance de réagir vite, d’adapter le travail et d’éviter l’aggravation. Le rôle des professionnels de santé au travail se révèle alors central : ils évaluent les situations de travail et guident salariés ou dirigeants dans les démarches à mener. Rester vigilant, c’est aujourd’hui le meilleur moyen de freiner l’avancée des TMS, qui s’imposent comme la première maladie professionnelle du pays.

Kinésithérapeute examinant l

Prévention et ressources : comment agir face aux TMS et s’informer efficacement

Avec la multiplication des TMS, la prévention prend un visage concret. Repérer chaque facteur de risque, mouvement mécanique répétitif, posture inconfortable, effort physique sans récupération ou mauvaise organisation, pose les jalons d’une meilleure santé au travail. L’analyse détaillée du poste de travail permet d’imaginer des aménagements ciblés, pour rompre ce cercle douloureux avant qu’il ne se referme.

Agir pour limiter les TMS suppose un coup d’avance : revoir l’ergonomie du matériel, moduler les rythmes, redéfinir la répartition des tâches. Les formations aux gestes et postures offrent les réflexes à acquérir pour préserver le capital santé des équipes sur le long terme. Lorsqu’une organisation adopte cette philosophie préventive, la qualité de vie au travail s’élève et, par ricochet, la performance d’ensemble s’améliore.

Voici quelques leviers pratiques à envisager pour réagir face aux risques de TMS :

  • Réaménager les postes afin d’atténuer les contraintes physiques récurrentes
  • Introduire de la variété dans les tâches pour casser la monotonie gestuelle
  • Utiliser des équipements techniques pensés pour chaque activité
  • Renforcer le suivi médical, surtout dans les métiers où l’exposition est maximale

Poursuivre la prévention des TMS n’est ni anecdotique ni facultatif. Agir, c’est refuser l’usure prématurée, mettre la vigilance collective sur le devant de la scène et transformer le quotidien en terrain de santé active. Attendre, ce serait accorder un terrain conquis à la douleur chronique, une partie que personne ne veut perdre.